Les cultivateurs de tristesse

31 octobre 2016

Pour que la joie soit le mode essentiel d’existence de la vie

Ce texte, dans son extrait, peut être lu ci-après. Toutefois, en raison de sa longueur c’est-à-dire de la gêne que peut occasionner sa lecture avec comme support un écran, je le propose en téléchargement:

Les cultivateurs de tristesse – vers. 31.10.2016. Extrait.

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Écoute, petit homme ! (extrait 7)

Écoute, petit homme ! (extrait 7)

Écoute, Petit Homme !

Par Wilhelm Reich, Écoute, petit homme!, Petite Bibliothèque Payot, traduit par Pierre Kamnitzer, 2002, P135 à P137

Comme tu menaces toute vie, comme il est impossible de s’en tenir en ta présence à la vérité sans recevoir un couteau dans le dos ou de la merde dans la figure, j’ai pris mes distances. Je le répète : je me suis éloigné de toi mais non de ton avenir. Je n’ai pas abandonné l’humanité, mais ton inhumanité et ta bassesse.

Je suis toujours disposé à consentir des sacrifices pour la vie agissante, mais plus pour toi, petit homme ! Il y a peu, je me suis rendu compte que j’ai commis pendant vingt-cinq ans une erreur immense : je me suis dépensé pour toi et ta vie parce que je croyais que tu étais la vie, le progrès, l’avenir, l’espoir. D’autres personnes animées de la même droiture et de la même véracité pensaient également trouver la vie en toi. Toutes ont péri. L’ayant compris, j’ai décidé de ne pas me laisser tuer par ton étroitesse d’esprit et ta bassesse. Car il me reste des affaires importantes à régler. J’ai découvert la vie, petit homme. Je ne peux plus longtemps te confondre avec la vie que j’ai sentie en toi et cherchée en toi.

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Écoute, petit homme ! (extrait 6)

Écoute, petit homme ! (extrait 6)

Écoute, Petit Homme !

Par Wilhelm Reich, Écoute, petit homme!, Petite Bibliothèque Payot, traduit par Pierre Kamnitzer, 2002, P128 à P130

Tu es lâche, tu as toujours été lâche. Tu tenais le bonheur de l’humanité entre tes mains, tu as tout gaspillé. Tu as mis au monde des Présidents, tu leur as donné ta mentalité mesquine. Ils se font photographier et reproduire sur des médailles, ils sourient en permanence, mais ils n’osent appeler la vie par son nom, petite fille de la Révolution ! Tu portais le monde dans tes mains, et tu as lâché des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ; à vrai dire, c’est ton fils qui les a lâchées. Tu as lâché ta pierre tombale, petite femme rongée par le cancer. Avec une seule bombe, tu as expédié dans le silence du tombeau ta classe et ta race toute entière. Car tu n’as pas eu assez de sentiments humains pour lancer un avertissement aux hommes, aux femmes, aux enfants d’Hiroshima et de Nagasaki. Tu n’as pas eu la grandeur d’âme d’être humaine ! C’est pourquoi tu disparaîtras silencieusement, comme une pierre s’enfonçant dans l’océan. Peu importe ce que tu penses ou dis maintenant, petite femme qui a mis au monde des généraux idiots. D’ici cinq cents ans on se moquera de toi, on s’étonnera. Qu’on ne le fasse pas déjà aujourd’hui est une des preuves de la misère de ce monde !

[…]

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Écoute, petit homme ! (extrait 4)

Écoute, petit homme ! (extrait 4)

Écoute, Petit Homme !

Par Wilhelm Reich, Écoute, petit homme!, Petite Bibliothèque Payot, traduit par Pierre Kamnitzer, 2002, P98 à P102

Tu vas assumer le gouvernement du monde et cette idée te fait trembler de peur. Pendant des siècles, tu assassineras tes amis et tu porteras aux nues les Führer de tous les peuples, de tous les prolétaires et de tous les Russes. Des jours durant, des semaines durant, des années durant, tu salueras un maître après l’autre ; tu n’entendras pas le vagissement de tes bébés, tu ne te soucieras pas de la misère de tes adolescents, de la nostalgie de tes hommes et femmes, et si jamais tu entends leurs plaintes, tu les traiteras de bourgeois individualistes. Pendant des siècles, tu verseras du sang là où il faudrait protéger la vie, et tu t’imagineras que tu instaures la liberté en te faisant aider par tes bourreaux ; par conséquent, tu ne sortiras jamais du bourbier. Pendant des siècles, tu suivras le rodomont, tu seras sourd et aveugle quand LA VIE, quand TA VIE fera appel à toi. Car tu as peur de la vie, petit homme, très peur. Tu l’assassineras au nom du « socialisme », de l’Etat, de « l’honneur national », de la « gloire de Dieu ». Mais il y a une chose que tu ne sauras pas, que tu ne voudras pas savoir : que tu es le propre artisan de ton malheur, que tu le produis tous les jours, que tu ne comprends pas tes enfants, que tu leur brises les reins avant même qu’ils aient la force de se tenir debout ; que tu voles l’amour ; que tu prends un chien pour être toi aussi le « maître » de quelqu’un.

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Écoute, petit homme ! (extrait 3)

Écoute, petit homme ! (extrait 3)

Écoute, Petit Homme !

Par Wilhelm Reich, Écoute, petit homme!, Petite Bibliothèque Payot, traduit par Pierre Kamnitzer, 2002, P85 à P96

Sais-tu, petit homme, ce que ressent un aigle qui a couvé des œufs de poule ? Tout d’abord, il pense qu’il va faire éclore de petits aigles qu’il élèvera et dont il fera de grands aigles. Mais les petits aigles se révèlent bientôt de petits poussins. L’aigle, désespéré, veut néanmoins en faire des aigles. Mais il ne voit autour de lui que des poules qui caquettent. Alors, l’aigle a beaucoup de peine à réprimer son désir de dévorer tous ces poussins, toutes ces poules. Ce qui te retient, c’est le faible espoir que parmi tous ces poussins se trouvera peut-être un petit aigle qui, en grandissant, deviendra un grand aigle comme lui-même, explorant à partir de son aire de nouveaux mondes, de nouvelles idées, de nouvelles formes de vie. C’est ce faible espoir qui empêche l’aigle triste et solitaire de dévorer les poussins et les poules. Mais ces derniers ne se rendent même pas compte que c’est un aigle qui les élève. Ils ne remarquent même pas qu’il vit sur une aiguille de rocher, au-dessus des vallées brumeuses et sombres. Ils se contentent de manger ce que l’aigle leur apporte au nid. Ils se réchauffent et se mettent à l’abri sous ses ailes chaudes quand sévissent l’orage et la tempête qu’il brave sans la moindre protection. Quand l’ouragan souffle trop fort, ils se sauvent et lui lancent de loin de petits cailloux aigus pour le blesser. Quand l’aigle voit cette méchanceté, son premier réflexe est de les anéantir. Mais en réfléchissant il finit par les prendre en pitié. Il ne perd pas l’espoir que parmi les poussins caquetants, picorants et myopes, il se trouvera un petit aigle capable de devenir un jour un grand aigle comme lui.

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Écoute, petit homme ! (extrait 2)

Écoute, petit homme ! (extrait 2)

Écoute, Petit Homme !

Par Wilhelm Reich, Écoute, petit homme!, Petite Bibliothèque Payot, traduit par Pierre Kamnitzer, 2002, P66 à P69

Voilà comment tu es, petit homme ! Tu es capable de ramasser, de dévorer et de puiser, mais tu es incapable de créer. C’est pourquoi tu es ce que tu es, c’est pourquoi tu passes ta vie dans un bureau devant une machine à calculer ou devant une planche à dessin, à t’ennuyer à mort, ou affublé d’une camisole de force conjugale, ou à instruire des enfants que tu détestes. Tu es incapable d’évoluer, de concevoir une pensée nouvelle, car tu n’as jamais rien donné, mais fait que prendre ce que d’autres t’ont présenté sur un plateau d’argent.

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Construction et affirmation de l’identité sexuée et sexuelle : éléments d’analyse de la division sexuée de l’orientation

Françoise Vouillot est Maîtresse de Conférences en psychologie – I.N.E.T.O.P.-C.N.A.M. et responsable de l’équipe de recherches ORIGINES.

« Si le “Je” accompagne toutes nos pensées, ce n’est pas un sujet au neutre, nous ne cessons pas un instant de nous sentir un homme ou une femme » (Chiland, 1998, p. 32). Ainsi, notre appartenance de sexe est une composante fondatrice de notre identité individuelle et sociale. Autrement dit, notre identité est sexuée.

Selon les auteures qui contribuent à ce numéro, on constatera des acceptions différentes dans la définition et l’usage des notions d’identités sexuelle/sexuée. Cela dit, en général, quand une distinction est opérée entre identité sexuelle et sexuée, l’identité sexuelle renvoie plus particulièrement au sentiment d’appartenance au sexe biologique assigné à la naissance et à la psychosexualité ; quant à l’identité sexuée, elle désigne le sentiment d’appartenance à son sexe culturellement défini par les normes sociales de féminité et de masculinité prescrites à chacun des deux sexes biologiques. Quoi qu’il en soit, identité sexuelle et sexuée ne sont pas indépendantes, puisque l’identité sexuée se construit et s’affirme en référence aux normes prescrites au sexe biologique assigné à la naissance au vu de l’apparence des organes génitaux externes. Le transsexualisme montre que parfois certaines personnes vivent subjectivement une discordance : « se sentir une femme prisonnière dans un corps d’homme » ou inversement. Il est ressenti comme vital par ces personnes de modifier leur corps pour qu’il possède les caractéristiques leur donnant l’apparence du sexe biologique auquel psychiquement elles se sentent appartenir.

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Propos d’éducateur

L’ÉDUCATION

La Ruche 57

Par Sébastien Faure

Données générales

On aurait peine à imaginer le nombre considérable de personnes qui, de vive voix ou par correspondance, nous ont exprimé le désir d’être renseignées sur les procédés pédagogiques et les méthodes éducatives en usage à la Ruche.

Ils sont légion déjà : les professeurs des deux sexes qu’intéressent ces procédés; les pères et mères de famille que préoccupent ces méthodes et qui, les uns et les autres, s’inquiètent des résultats obtenus.

Ce n’est pas que, à la Ruche, nous ayons inventé quoi que ce soit, ce n’est pas que nous nous flattions d’opérer des miracles. Nous n’avons pas cette sorte de vanité.

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Paroles de salariés – Tome 1

Guy , 51 ans, agent de train SNCF

Fils d’une mère au foyer avec 4 enfants et d’un père qui a commencé à l’âge de 12 ans comme manœuvre dans les chantiers. Après une amputation de la jambe due à un accident de travail à l’âge de 18 ans, il est devenu peintre en carrosserie autodidacte, peignant les camions à « E I N Grentheville » puis à Renault trucks, après la première crise pétrolière. Il a fini gardien d’un HLM de Caen.

Nous avions prévu d’un rendez-vous à l’avance. Il s’est posé sur mon lit, détendu, et j’étais assise dans l’escalier avec mon ordinateur pour prendre des notes plus rapidement. Je lui demande d’abord de parler de ses études et de sa vie. J’ai fait le choix de le laisser parler et de ne poser des questions que pour compléter l’interview.

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Totem

« Totem » a été créé dans le cadre de la liaison CM2 – 6ème de l’année scolaire 2013-2014. Le travail d’illustration et la conception du livre-accordéon ont été réalisés avec l’artiste caennaise « Mamzelle Crevette ». Travail de mise en voix avec Gilbert Decosse, professeur de théâtre.

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