Les cultivateurs de tristesse

31 octobre 2016

Pour que la joie soit le mode essentiel d’existence de la vie

Ce texte, dans son extrait, peut être lu ci-après. Toutefois, en raison de sa longueur c’est-à-dire de la gêne que peut occasionner sa lecture avec comme support un écran, je le propose en téléchargement:

Les cultivateurs de tristesse – vers. 31.10.2016. Extrait.

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Respecter les enfants, c’est arrêter de les battre

Respecter les enfants, c’est arrêter de les battre. Aujourd’hui, pas demain ou après-demain

Par Peter Newell

Peter Newell est coordinateur de l’Initiative mondiale pour mette fin aux châtiments corporels des enfants. Cette intervention a été donnée dans le cadre d’un événement dédié à Janusz Korczak organisé par la Représentation de Pologne auprès des Nations Unies à Genève le 6 juin 2009

Comme Janusz Korczak en son temps – bien avant la Convention relative aux droits de l’enfant, – les conférences qui portent son nom visent à promouvoir l’enfant en tant que personne ayant des droits, notamment le droit au

même respect de sa dignité et de son intégrité physique. Le fait que les châtiments corporels et d’autres formes cruelles ou dégradantes de punitions infligées aux enfants soient toujours parfaitement légaux et soutenus par les adultes montre de manière ô combien symbolique le peu de cas que nous faisons des enfants, considérés dans de trop nombreux pays comme des biens, des objets, et non comme des personnes à part entière.

Derrière la « république » des enfants de Korczak se cache une philosophie : non, les enfants ne sont pas les individus de demain mais des personnes à part entière dès aujourd’hui. Le professeur Paolo Sérgio Pinheiro, qui a dirigé la récente étude du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, s’est fait l’écho de cette philosophie en concluant, lors de son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU en 2007 : « Les enfants sont fatigués de s’entendre dire qu’ils sont ‘‘l’avenir’’. Ils veulent vivre leur enfance, sans violence, dès maintenant. »

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Le droit de l’enfant au respect : L’irrespect et le manque de confiance

Par Janusz Korczak

Nous  avons  vécu  dans  l’idée  que  grand  vaut  mieux  que petit.

– Je suis grand, s’écrie joyeusement un bambin mis debout sur une table. Je suis plus grand que toi, déclare-t-il avec orgueil à un copain du même âge mais plus petit de taille.

Qu’il est pénible de ne pas pouvoir atteindre un objet, surtout si, pour le faire, vous vous êtes dressé sur la pointe des pieds ! Quelle fatigue pour les petites jambes de vouloir emboîter le pas à un adulte. Et de la main trop petite le verre glisse toujours. Que d’efforts, que de gestes maladroits, rien que pour grimper sur une chaise, monter un escalier, s’asseoir dans une voiture ; impossible d’ouvrir une porte, de regarder par la fenêtre, de décrocher ou de suspendre un objet : c’est toujours trop haut.

Dans  une  foule,  personne  ne  fait  attention  à  vous,  on  ne  voit  rien,  on  se  fait bousculer. Décidément, il n’est pas facile ni agréable d’être petit.

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Brutalités et harcèlement physique et psychologique exercés sur des enfants par des personnels du ministère de l’Éducation nationale

«Dans une société démocratique, il ne peut exister “une caste des intouchables” : tous les citoyens sont soumis au droit, à la même règle de droit. Rien dans cela qui puisse engendrer une crainte excessive. Le droit, y compris dans ses aspects de droit pénal, ne peut en aucun cas justifier un quelconque immobilisme ou être un alibi pour ne rien faire, ne pas prendre d’initiative, ne pas assumer des responsabilités. Il invite au contraire chacun et, entre autres, l’encadrement à respecter la règle commune et à prendre un minimum de précautions dans l’intérêt général et dans celui de ceux dont il a la charge.(…) N’est-ce pas là, peut-être, à l’égard des élèves et de leur famille, une leçon de civisme et une façon de contribuer à la formation des citoyens, si nécessaire aujourd’hui ? »

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L’éducation à la sexualité

L’éducation à La Sexualité par Philippe BRENOT – Que sais-je?

Philippe BRENOT est Directeur d’enseignement en sexologie à l’Université de Paris 5

Introduction

[…]

Car une dimension éducative à la sexualité ne se limite certainement pas à un corps de connaissance sur l’anatomie, la physiologie de la fécondité ou même le physique de l’amour, mais envisage la nature et la valeur de nos relations avec les autres, le sens de l’intimité de nos comportements et l’acceptation de la sexualité dans toutes ses implications biologiques, psychologiques, sociologiques, ou encore morales.

On peut également rappeler qu’il a toujours existé une éducation à la sexualité, adaptée à son lieu et à son temps, que l’on soit en milieu traditionnel ou plus récemment en milieu urbain. Cette éducation a toujours pris en compte les valeurs culturelles et sociales du groupe dans lequel elle s’exprimait, jusqu’au XIXe siècle en Occident où la répression des pulsions sexuelles a été suivie d’une absence de discours sur la sexualité, silence coupable qui perdure encore à la fin du XXe siècle. Devant cette carence parentale, et du fait de l’évolution rapide des valeurs morales, une éducation sexuelle informelle puis institutionnelle s’est mise en place. Elle est aujourd’hui une nécessité qui requiert l’engagement de tous, parents, éducateurs, enseignants, pour l’épanouissement des enfants et des adolescents.

[…]

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Éducation : un siècle de rupture inachevée ou UBU à l’école

Par Hugues Lenoir, hugueslenoir.fr

Éducation : un siècle de rupture inachevée

ou UBU à l’école

« Et sur les indications du Diable,

on créa l’école »

A. Ferrière

Cette réflexion fut conduite lors de la préparation du Colloque Recherches et innovations en formation d’adultes1. Elle annonce mon intervention sur la question de l’actualité de l’autogestion pédagogique2 car j’y pose la question du rôle du facilitateur – au sens de Carl Rogers – et de l’autogestion en éducation. Elle la prolonge aussi au sens où elle aborde la nécessaire et inéluctable rupture avec le pédagogisme autoritaire et dominant d’aujourd’hui, exercé bien souvent sans conscience. Elle est encore le fruit d’un constat, celui qu’il n’existe pas d’innovation en pédagogie – seuls des outils nouveaux existent qui créent l’illusion de l’innovation – et que la pédagogie lorsqu’elle est considérée comme innovante, au-delà de sa fréquente marginalisation, porte toujours en elle un projet libérateur à forte connotation politique et sociale. Il s’agit donc ici, sans revenir ni sur l’histoire des mouvements pédagogiques se réclamant de l’École nouvelle, ni sur les femmes et les hommes qui l’inspirèrent et l’animèrent, de pousser ma compréhension et mon questionnement sur la nature et les fonctionnements de la sphère éducative qui – qu’elle concerne les enfants, les jeunes ou les adultes – a plus vocation à conformer qu’à émanciper. L’école et les institutions éducatives en général opposent depuis plus d’un siècle deux conceptions du monde et de la société, l’une libertophile qui par sa philosophie, ses valeurs et ses pratiques tend à ouvrir les esprits en les débarrassant du mythe d’un salut par l’Église et son dieu ou par l’État et ses hommes providentiels, l’autre liberticide et autoritaire qui souhaite assagir et moraliser, voire soumettre, les individus, en particulier ceux issus de la classe dangereuse à des idoles laïques ou non. Ces postures idéologiques renvoient chacune à des conceptions du « bon maître », à des pratiques et des méthodes en articulation étroite, même si elles demeurent non dites, avec les soubassements et les systèmes de valeurs qui les irriguent.

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L’art d’enseigner, éthique de l’enseignement

Juin 2014

L’art d’enseigner, éthique de l’enseignement

L’art d’enseigner est souvent défini comme l’art de faire apprendre. Il s’agirait de faire ou donner à comprendre, à tenir pour vrai, à faire parvenir, à faire vouloir. C’est ce que d’aucuns peuvent nommer, faire ou donner à apprendre. Car l’enseignement, pour celui qui se persuade d’être en-soi enseignant, consiste à instituer un rapport de puissance avec celui qu’on nomme l’élève et que ceux-là considèrent, par essence, comme l’inférieur, le mineur, le moindre, le petit, le secondaire, le disciple, l’accessoire, le sujet, le sot, le simple, l’insuffisant, le dernier. Il y aurait le maître et l’apprenti. Le savant et l’ignorant. Le plein et le vide.

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