Les enfants ont le droit d’être entendus et les adultes le devoir de les écouter

Les enfants ont le droit d’être entendus et les adultes le devoir de les écouter

Par Thomas Hammarberg

Thomas Hammarberg est Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Cette intervention a été donnée dans le cadre d’un événement organisé à Varsovie le 20 novembre 2007.

Henryk Goldszmit, qui écrivait sous le pseudonyme de Janusz Korczak, est le père de l’idée selon laquelle les enfants ont aussi des droits, des droits humains. Sa pensée a profondément influencé la rédaction de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Certains d’entre nous, qui ont participé aux travaux d’élaboration de ce traité durant dix longues années, ont été inspirés par sa vision de l’enfant en tant qu’individu à part entière, et non en tant que simple objet appartenant aux adultes.

On a dit de Korczak – lorsque l’antisémitisme le contraignit à abandonner son rôle de «Docteur à la radio» quelques années avant la seconde guerre mondiale – qu’il était doté d’une rare aptitude à s’adresser aux enfants comme s’ils étaient des adultes, et aux adultes comme s’ils étaient des enfants. Il comprenait ces deux groupes de personnes et a donc agi comme interprète entre eux, en donnant la priorité à la jeune génération.

Son message portait essentiellement sur le respect des enfants, le respect de leur valeur intrinsèque en tant qu’êtres humains, mais aussi le respect de leurs capacités et de leurs compétences. Cette foi qui l’animait s’est également manifestée dans la vie quotidienne de cette maison d’accueil pour enfants, et, dans les dernières années de sa vie, dans l’orphelinat du ghetto de Varsovie.

Lire la suite

La semaine sanglante de janvier 2015. Pour un vrai débat de société, Hubert MONTAGNER

Hubert MONTAGNER

Professeur des Universités, ancien Directeur de Recherches à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

Comme tout citoyen, je m’interroge sur la semaine sanglante de janvier 2015 qui a fait chavirer notre âme et notre raison. Mais, au delà de la société française, il me semble évident que c’est la civilisation qui est touchée au coeur, c’est à dire, selon le LAROUSSE, dictionnaire de la langue française, « l’ensemble des comportements, des valeurs supposées témoigner des progrès humains, de l’évolution positive des sociétés (par opposition à barbarie) ». La blessure est profonde car la tragédie qui nous frappe est une injure à l’Evolution de l’espèce humaine.

Désormais, il faut résister avec la plus grande détermination aux ayatollahs et autres curés de toutes obédiences qui veulent nous enfermer dans une spirale ou une « logique » d’asservissement, qu’elles soient religieuses, politiciennes, économiques, culturelles, sociétales ou autres. Nous devons prendre le temps d’expliquer sans relâche aux « soldats » perdus, « en herbe » ou « en germe » qu’il n’y a pas de spiritualité, religieuse ou non, sans liberté de pensée et sans respect des autres. Il ne faut pas hésiter à souligner que, proclamé ou autoproclamé prophète ou non, il n’y a pas de « personnage » sacralisé, mythique ou gourou qui puisse détenir une vérité révélée. Même si, face au fanatisme, à l’endoctrinement et à l’enfermement quotidien dans un milieu clos, maltraitant, anxiogène, angoissant ou misérable, un tel pari peut paraître insensé ou impossible.

Lire la suite