Travailler à soi-même : conception pratique de soi

Cette composition s’inscrit dans la perspective d’un développement de la subjectivité, je vous renvoie donc vers l’article travailler à soi-même. Sont offerts à la lecture les compositions de Gabrielle, Raphaël ainsi que la mienne. N’est présenté sur cette page qu’un résultat d’un travail pratique à soi-même.

  1. La conscience de soi est-elle connaissance de soi ?
  2. Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
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Travailler à soi-même

… ou cultiver la subjectivité.

Lorsque, vers la fin de ce texte – À quoi travaillent les lettres et la philosophie ? – que je destinais plutôt à des collégiens et des lycéens j’écrivais, sur un ton que d’aucuns pourraient juger impérieux ou quelque peu péremptoire, qu’il n’y a plus de lieux qui se donnent pour fonction de faire culture au sens où toute culture est culture de la vie, d’une vie qui s’affirme et se développe dans les possibilités de sa corporéité afin de s’accomplir et de s’intensifier, dans la mesure où le monde de la vie par lequel nous existons, se trouve gouverné par les lois de la science qui excluent par essence la vie de son propre monde dès lors que, par le truchement de ses déterminations mathématiques qui opèrent dans des soubassements imperceptibles à la vie, la science inocule partout le venin de l’objectivité dans ce monde qui n’appartient et ne peut cependant appartenir qu’à la vie ; il s’agissait ni plus ni moins de souligner que la science en tant que mode particulier du voir de la conscience, étant son simple prolongement, est inapte par nature, se trouvant privée en elle-même des possibilités de s’adresser au corps en tant que sensibilité et subjectivité qui ne forme au mieux pour elle que l’objet de son thème, à organiser et à constituer chez nous, les hommes, la source des rapports et des réalités nécessaires à la réalisation d’une vie capable de s’affirmer afin que celle-ci entre en possession d’elle-même et devienne en mesure de réaliser par là son accroissement.

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À quoi travaillent les lettres et la philosophie ?

Ce texte fut proposé à des élèves de seconde à l’occasion de l’élection, parmi l’ensemble des spécialités qui leur sont offertes, de celle qui flatte leur nature, satisfait leurs besoins, s’affirme chez eux comme ce qu’il y a de plus goûtu.

C’est ainsi que leur fut présenté et, en quelque sorte, mis en scène par l’effet d’une figuration esthétique, donc vivante, la spécialité Humanités, littérature et philosophie.

Suite à quelques observations relatives à la partie intitulée, « Du Cogito ergo sum au Sum, existo, ce savoir au fondement de tous les autres : la vie », j’ai souligné et éclairci un certain nombre de points qui pouvaient paraître obscurs. J’en ai profité, dans la foulée, pour donner davantage de corps à la conclusion.

Ajout au 7 décembre 2021 de notes de bas de page afin d’alléger quelque peu l’ensemble ainsi que, une dernière fois, quelques précisions qui ne bouleversent nullement cet ensemble aux passages d’ores-et-déjà indiqués.

Corrections et nouvelles précisions ou reformulations au 28 avril 2022.

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Bref propos sur le règlement intérieur de l’école primaire Paul Langevin

Lettre à M. le Recteur et M. le Directeur académique

RI Paul Langevin 1 RI Paul Langevin 2

Un règlement, quel qu’il soit, a pour objet non de créer le cadre des relations entre des individus mais précisément de leur rendre possible cette création. Il appartient aux individus de se faire créateurs de leur relation. Il ne peut, en effet, s’en tenir qu’à des propositions générales qui, par définition, sont insusceptibles de créer du particulier tout autant que de régir directement ce particulier. Il objective et borne un champ des possibles dans la perspective d’une raison objective et instrumentale selon les situations qui se présentent dans les interactions entre les individus en ce sens que tantôt ces relations peuvent nécessiter une réflexion sur le choix des moyens et du résultat que l’on souhaite et que l’on se donne d’atteindre, tantôt une réflexion centrée sur le seul objectif à atteindre nécessitant l’application d’un unique moyen.

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Lettre à M. le Recteur – Des créateurs de vertu

1er juin 2015

Des créateurs de vertu

Pourvu que le pouvoir repose sur la fonction fondamentale d’une entente sur les conditions de la sauvegarde de la paix intérieure et de la défense des atteintes illégitimes de l’extérieur, l’individu se situe dans la réconciliation des formes prises, et auxquelles il consent, de sa domination et des conditionnements de son existence avec le Pouvoir concerné s’il trouve dans celui-ci, non la croyance, mais la marque sincère et légitime de la nécessité de son autorité.

Le pouvoir dans le Pouvoir ne se situe pas dans les instruments de sa domination mais dans le consentement des hommes à se soumettre pour assurer la réalisation du projet auquel ils se destinent. Le Pouvoir étant le garant des hommes de la création. La force résulte de la coordination des nécessités du Pouvoir et de ce consentement. Il n’est pas de pouvoir qui repose sur la nécessité d’homme de servir et d’autres d’être servis. Sans cette coopération dans l’équilibre des forces, il n’y a guère de pouvoir durable. C’est ce que l’anthropologie enseigne.

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Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’Éducation Nationale

Décembre 2014

Madame la Ministre de l’Éducation Nationale,

Assurément le fonctionnement du système éducatif français, particulièrement celui du premier degré, est inscrit dans vos projets. Vous n’êtes, au demeurant, certainement pas sans savoir que l’apprentissage de l’éducation scolaire se fait selon des méthodes pédagogiques et didactiques issues de la tradition la plus ancienne marquée par l’idée que la souffrance est une nécessité à l’apprentissage, sans souci de démocratie scolaire et en violation manifeste du droit positif.

Devant une telle situation, les parents sont confrontés à une contestation des plus âpres des enseignants et de leur hiérarchie lorsqu’ils leur demandent le respect pur et simple, avec la courtoisie la plus parfaite, de la loi.

L’école est le lieu où se construit quotidiennement la société française d’aujourd’hui et de demain. Nulle autre institution sur l’ensemble du territoire national n’a plus d’importance et d’influence sur la construction d’un individu. Or, l’école est, sans doute possible, l’institution qui produit les violences et les inégalités les plus grandes parce qu’elles détermineront l’être à jamais.

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L’art d’enseigner, éthique de l’enseignement

Juin 2014

L’art d’enseigner, éthique de l’enseignement

L’art d’enseigner est souvent défini comme l’art de faire apprendre. Il s’agirait de faire ou donner à comprendre, à tenir pour vrai, à faire parvenir, à faire vouloir. C’est ce que d’aucuns peuvent nommer, faire ou donner à apprendre. Car l’enseignement, pour celui qui se persuade d’être en-soi enseignant, consiste à instituer un rapport de puissance avec celui qu’on nomme l’élève et que ceux-là considèrent, par essence, comme l’inférieur, le mineur, le moindre, le petit, le secondaire, le disciple, l’accessoire, le sujet, le sot, le simple, l’insuffisant, le dernier. Il y aurait le maître et l’apprenti. Le savant et l’ignorant. Le plein et le vide.

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